Chrys Wilbois fait partie des figures emblématiques de la Médecine Traditionnelle Chinoise. Praticien en énergétique chinoise et auteur d’un manuel « Tui Na, Apprendre et Comprendre ». Il nous fait part de sa vision moderne de la MTC et de son désir de reconnaissance pour cette pratique.

Comment avez-vous connu la MTC ?

A 13 ans je suis entré dans un club de karaté puis de kung fu. J’ai eu l’occasion de travailler avec plusieurs grands maîtres qui non seulement m’ont appris les arts martiaux mais également des techniques de soin. Ils m’ont transmis à faire une réduction de fracture et beaucoup d’autres choses. Lorsque j’ai commencé à enseigner, j’utilisais ces techniques sur mes élèves. Je savais faire mais je ne comprenais pas comment cela fonctionnait.

Un jour, j’ai traité un de mes élèves qui avait un souci mécanique. Comme il allait mieux, il a fait des recherches pour découvrir d’où venaient ces pratiques et il a découvert la médecine chinoise. Il a trouvé une école qui est l’IMTC (Institut de Médecine Traditionnelle Chinoise de France) qui organisait des portes ouvertes. Lorsque j’y suis allé, j’étais très impressionné, on me parlait de choses que je connaissais bien : le Yin, le Yang et d’autres choses que je ne maîtrisais pas. Puis ils ont abordé le Tui Na. J’aimais les techniques de thérapie énergétique mécanique et tout ce qui était musculosquelettique. Finalement, je me suis pris au jeu très rapidement. Puis j’ai été amené à utiliser les aiguilles. Je me suis vraiment attaché à cette médecine traditionnelle chinoise pour laquelle j’avais une réelle passion. Tous les jours j’y passais un temps fou pour aller toujours plus loin, comprendre et maîtriser. Ensuite, j’ai fait un DEA de médecine manuelle de Tui Na avant de préparer ma thèse pour mon Master que j’ai passé à Shangaï, ce qui a débouché sur la parution d’un livre (Tui Na – Apprendre et comprendre – Ed.cirec). Puis j’ai été sollicité par l’école de l’IMTC pour être professeur. C’était mes premières armes car, si on doit expliquer quelque chose à des étudiants, il faut parfaitement connaître et maîtriser le sujet. Donc on apprend et on devient meilleur. Aujourd’hui je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre ; j’en suis à bientôt deux cent mille consultations.

Je me suis attaché à cette thérapie traditionnelle pour laquelle j’avais une réelle passion.

Qu’est-ce que vous aimez dans cette pratique ?

Ce qui compte dans la médecine traditionnelle chinoise, c’est avant tout d’entretenir la santé et de se préserver de la maladie. Elle est à la fois préventive et curative, même si aujourd’hui on est plus souvent amené à faire du curatif que du préventif car les gens ont du mal avec l’idée de consulter s’ils se sentent bien. 

En médecine traditionnelle chinoise, la santé appartient au patient, pas au praticien qui n’a pour rôle que d’essayer de donner les meilleures indications et de trouver la meilleure méthodologie pour aider la personne à la retrouver ou la conserver. Le patient a donc une grande responsabilité mais pas de là à l’obliger à attendre 15 jours pour avoir ses formules ou l’obliger à prendre des produits sur lesquels nous n’avons pas une traçabilité complète. Faire ses formules soit même sous-entend que l’on connaît tous les grands principes de prescription : comment choisir ses plantes, comment choisir le pourcentage de chacune, qu’est-ce que l’on cherche à obtenir, etc. Il faut connaitre les 18 incompatibilités, les plantes que l’on ne peut pas associer car on obtient soit une annulation, soit un résultat pouvant être « dangereux » et les 19 prudences, les plantes qu’il faut utiliser dans un grammage précis lorsqu’elles sont ensemble et pour lesquelles il faut souvent ajouter un produit pour chasser la toxicité. Il ne suffit pas de connaître une plante et ses vertus. Il y a une synergie des plantes, c’est-à-dire, le résultat que l’on va avoir lorsque l’on associe deux plantes ensemble selon le principe de la prescription avec l’empereur, les ministres, les conseillers, les ambassadeurs. Tout cela doit être respecté. Il y a une solution simple et utilisée depuis toujours en Chine, c’est de faire appel à des prescriptions déjà prêtes. Elles ont été utilisées depuis longtemps, elles ont été vérifiées et elles fonctionnent. Il faut donc trouver des produits efficaces, que l’on obtient rapidement et dont on sait que le résultat sera performant et qu’elles ne présenteront aucun danger.

Il ne faut pas perdre de vue qu’aujourd’hui le plus important est l’efficacité et la non dangerosité et, pour cela, il faut se mettre d’accord pour aller vers une MTC intelligente et sortir de ce côté archaïque tout en gardant l’aspect traditionnel.

La MTC se modernise ?

La modernité de la MTC est d‘apporter aux gens une nouvelle façon de se soigner en respectant les principes de santé et de vie.

Dans le temps, en médecine générale, lorsque quelqu’un était malade on le saignait car en sortant le sang, on pensait qu’il irait mieux. Aujourd’hui la médecine générale a évolué par rapport aux moyens techniques mais aussi par rapport à un monde qui avance. Il en est de même pour la médecine traditionnelle chinoise. On peut avoir une vision de la médecine traditionnelle ancestrale mais pour autant choisir des moyens modernes, des techniques plus adaptées. 

Dans le monde moderne, on ne peut pas continuer à dire qu’une personne ayant des douleurs aux testicules, par exemple, nécessite un remède contenant une « corde de pendu ». Cela n’a ni queue ni tête et pourtant traditionnellement ces formules ont existé. Respecter la tradition c’est reproduire l’efficacité par la compréhension d’une théorie fondamentale et l’adapter avec des moyens modernes. On ne pique plus avec des os, ni avec des épines, on utilise des aiguilles jetables en acier 440, dont la pointe a été travaillée au laser ou au dimant pour qu’il y ait moins de douleur à la pénétration. C’est pareil pour les plantes : ça n’est pas parce que dans le temps on utilisait la « corde de pendu » que c’est forcément indispensable. Moi j’ai toujours défendu le fait qu’il était plus intelligent de travailler avec des formules toutes prêtes et que cela ne remet absolument pas en cause les connaissances du praticien en énergétique chinoise. La réalité de la MTC dans un monde moderne est là.

L’idée est de retrouver une modernité dans une formule, qu’elle soit suffisamment bien équilibrée pour avoir son action principale avec toutes les personnes souffrant du même syndrome, quelle que soit la symptomatologie. 

Il existe 28 000 produits (animaux, végétaux, minéraux, etc.) recensés dans les produits utilisables en pharmacologie chinoise. Sur ces 28 000 produits, il en existe encore environ 6 000 qui sont utilisés régulièrement. S’il y a beaucoup de produits, il y a peu de dosages et également beaucoup plus de risques. Ce qui est intéressant dans la médecine chinoise moderne c’est que, dans un laboratoire comme JZ, ils proposent des produits où l’on a éliminé le risque des 18 incompatibilités, des 19 prudences, ils n’utilisent que des plantes ayant une certification non seulement sur le plan de la légalité mais également sur le plan de l’expérience médicale ancestrale. C’est à dire que des produits comme l’astragale sont des produits qui sont utilisés dans toute la Chine et sont reconnus pour leurs bienfaits depuis des millénaires. Mais ils n’ont pris que les produits ayant les effets les plus importants. 

Il y a donc des laboratoires de Pharmacopée Chinoise ?

Avant, je travaillais avec un laboratoire qui proposait plus de 800 plantes en vrac ou en poudre et plus de 350 formules finies. Pourtant il y avait beaucoup de formules similaires et surtout il n’y avait pas toujours la même qualité du produit. Lorsque j’ai commencé à travailler avec les Laboratoires JZ, j’ai trouvé une vision qui était exactement celle que j’avais de la médecine traditionnelle chinoise. Ils proposent peu de choses mais bien construites, avec une véritable efficacité visible pour le consultant. Aujourd’hui lorsque je travaille avec les plantes, je donne en moyenne, sur des pathologies communes, environ 3 ou 4 mois de traitement avec une reconduction tous les mois pour avoir un suivi du consultant à raison de 2 gélules matin, 2 gélules le soir en moyenne. Avant j’avais des temps de traitement beaucoup plus longs car les produits étaient moins concentrés, avec des gélules très grosses qu’il fallait prendre en plus grand nombre.

Ce laboratoire propose certaines formules revisitées dans lesquelles ils ont supprimé les plantes qui pouvaient être dangereuses et remplacé par d’autres plantes ayant la même action avec un grammage différent.

Cela permet d’avoir la même efficacité, plus rapide et sans la dangerosité.

Grâce à la formulation des produits chez JZ, les médecins peuvent également conseiller ces formules. On nous explique quelles sont les syndromes qui vont être traités mais aussi quels en sont les grands symptômes. Avec une connaissance médicale il est très facile de s’y retrouver. Si on sait déterminer ce qu’est un symptôme discriminant, un symptôme principal, un symptôme secondaire ou un symptôme juxtaposé. Aujourd’hui on peut proposer ces produits à un grand nombre de personnes. Ils ne vont pas travailler de la même façon mais est-ce que ça va empêcher le consultant d’aller mieux ? Non. 

Le Président de JZ a une connaissance pharmacologique puisqu’il est pharmacien de formation, mais également professeur de science en pharmacologie en Chine. Il a donc la connaissance des plantes sous leur forme moléculaire chimique mais également sous leur forme énergétique. Il est accompagné par de grands professeurs en Chine, par toute une équipe qui étudie les formules en laboratoire. Puis il y a l’étape de la reconnaissance, contrairement à d’autres laboratoires avec lesquels j’ai travaillé. Chez JZ, une fois le produit au point, il y a ce passage obligatoire des déclarations. Il y a une charte qui a été faite il n’y a pas longtemps sur la sécurité des produits, sur leur qualité et sur leur légalité. Il y a là tout le processus de recherche, de connaissance, de fabrication et de reconnaissance de l’état français ; et donc sur une grande partie du territoire européen puisqu’au niveau de la réglementation, la France est l’un des pays où la réglementation est la plus contraignante. Nous avons ainsi une tranquillité pour nos consultant grâce à une prise facile et sécurisée mais également sécurisée pour le praticien. 

On est dans un monde qui avance très vite où la médecine traditionnelle chinoise a plus que jamais son intérêt car la MTC rejoint la médecine allopathique : l’une est faite pour entretenir la santé quand l’autre est faite pour réparer.

Si l’on arrivait à travailler ensemble, les résultats pour les consultants en seraient bien meilleurs.

J’ai eu l’occasion de travailler avec des médecins en médecine allopathique qui mettaient en place des traitements à base de plantes et de bétabloquants pour des problèmes de cardiopathie. Les plantes soutenaient le cœur et les bétabloquants empêchaient les dérapements : c’est l’intelligence de la médecine de demain.

Pourtant la MTC n’est pas encore toujours bien reconnue, comment remédier à cela ?

C’est vrai qu’aujourd’hui la médecine traditionnelle chinoise se trouve dans une difficulté de reconnaissance et d’évolution dans les pays occidentaux tels que la France. Nous avons dans notre pratique des méthodes ancestrales et certains sont persuadés qu’en les pratiquant à la lettre on respecte l’histoire et l’énergie de la médecine traditionnelle chinoise. La théorie fondamentale est ancestrale et c’est là-dessus qu’il faut s’appuyer, mais en aucun cas cela ne nous empêche d’avoir des moyens modernes. D’ailleurs, c’est intéressant de voir que bien souvent les défenseurs de ces pratiques se retrouvent face à un choc très violent lorsqu’ils vont en Chine étant donné que les gens là-bas ne pratiquent plus comme cela. On va de plus en plus vers une modernisation des choses pour s’adapter au monde moderne. 

Si on veut un jour pouvoir travailler à l’égal des autres formes de médecine et être reconnu, il est important qu’on sache montrer que l’on peut utiliser des moyens modernes qui soient complétement naturels, très percutants et surtout parfaitement sécurisés. C’est ça le monde de demain. Je le vois tous les jours dans mon cabinet avec la confiance que les gens me portent, que les médecins de ma région m’accordent, avec les kinés, les ostéopathes avec qui je travaille main dans la main et qui peuvent voir l’efficacité de cette pratique. 

Restons dans la tradition, travaillons dans l’esprit de la théorie fondamentale de la médecine traditionnelle chinoise ; sachons ce que c’est que les 4 temps, les 8 règles, les 5 éléments, les organes entrailles, les méridiens, les 4 couches et les 6 niveaux ; rappelons-nous que c’est la base de notre travail pour savoir ce que l’on doit apporter dans notre bilan énergétique, ensuite soyons modernes à l’image de notre époque. Utilisons des produits, des techniques et du matériel qui soient faits pour que nous puissions aller de l’avant et que l’on puisse travailler en bonne entendement et en toute sécurité avec tout le monde.

Plus il y aura de gens qui vont bien grâce à la médecine traditionnelle chinoise, plus elle sera reconnue en termes de santé.