Daniel MESSLER, Docteur en Pharmacie depuis 1989, a étudié à l’université de Strasbourg. Titulaire en officine depuis 1994 en Moselle, après avoir été Pharmacien répartiteur, il revient en Alsace dans sa région en 2003.

Quelle est la place des médecines complémentaires dans le cadre de votre travail en officine ?

Les médecines complémentaires m’ont toujours beaucoup intéressé, notamment les huiles essentielles, l’homéopathie, la phytothérapie, ainsi que la nutrithérapie telle que la micro nutrition ou les probiotiques. 

Les plantes médicinales européennes sont un élément important dans une officine.

En effet, beaucoup de médicaments sont issus des plantes puisqu’un grand nombre de molécules et principes actifs que l’on retrouve dans la médecine allopathique sont d’origine végétale.

Lorsque l’on prend certaines gélules de plantes fortement concentrées en principe actif, on se rapproche de la prise d’un médicament allopathique.

Il faut savoir que les plantes ne sont pas anodines.

Chaque plante peut être toxique si elle est prise en trop grande quantité ou en dehors des indications d’âge et de terrain. Il peut y avoir des effets secondaires ou une certaine toxicité ; tout est une question de dosage, de mélange et de terrain.

À partir du moment où l’ensemble de ces processus sont maitrisés, il n’y a pas de raison de ne pas travailler avec ces produits.

Les huiles essentielles, sont très intéressantes. Toutefois, il faut les prendre de façon très précise pour éviter les effets de toxicité avérés. Par exemple, toutes les huiles essentielles qui contiennent des cétones sont interdites chez la femme enceinte car potentiellement neurotoxiques pour le fœtus.

Les probiotiques, quant à eux, sont connus pour agir sur l’intestin qui est « le second cerveau » du corps. Ils aident à réduire la chronicité de certaines pathologies au travers d’un bon rééquilibrage de la flore intestinale. En réduisant la fréquence des maladies, on réduit d’autant la fragilité du corps et cela améliore la qualité de vie du patient.

La micro nutrition analyse le terrain du patient selon des données biologiques (analyse du sang, vitamines, hormones, minéraux, virus ...) puis on stimule le corps en lui apportant ce qu’il lui manque pour permettre un meilleur équilibrage.

Et puis il y a la Médecine Traditionnelle Chinoise que je viens de découvrir et que je ne connaissais pas. 

Tout comme dans l’homéopathie, la MTC essaie de comprendre le patient. Elle ne traite pas seulement les symptômes de la maladie mais elle cherche également la cause en s’intéressant au terrain.

Les plantes issues de la Pharmacopée chinoise, utilisées en MTC, doivent être prises à des moments précis de la journée, en quantité raisonnable en fonction de la posologie afin d’en maitriser d’éventuels effets indésirables.

Tout comme leurs homologues issues de la Pharmacopée européenne, les plantes sont proposées seules, telles que l’Houttuynia ou l’Astragale, ou en mélange.

Les plantes sont extraordinaires ! Elles s’adaptent à leur environnement et leur milieu de culture.

Ainsi, la même plante cultivée au bord de mer n’aura pas les mêmes vertus thérapeutiques que celle cultivée en montagne.

 En s’adaptant aux variations de température, de terrain ou à l’exposition solaire, elle aura synthétisé des molécules chimiques en quantité et en qualité différentes.

Les plantes seront donc utilisées pour favoriser l’adaptation du corps humain aux différentes variations de son environnement ou de son état de déséquilibre éventuel.

On a tendance à sous-estimer toutes ces médecines en les qualifiant de médecines parallèles, médecines douces, alternatives … alors que le terme de thérapies complémentaires conviendrait mieux.

En complétant les traitements allopathiques par des plantes, il est possible de soulager un certain nombre de pathologies telles que les maladies chroniques articulaires, les effets secondaires de certains traitements en oncologie, etc.

Comment prendre ces thérapies dans de bonnes conditions ?

Ce ne sont pas des traitements miracles, les effets s’opèrent sur du moyen et long terme et l’adaptation des traitements ne peut se faire que sur les recommandations d’un médecin car il ne faut jamais réduire ou interrompre seul un traitement. C’est pourquoi ces thérapies complémentaires doivent être prises en étroite collaboration avec son médecin traitant.

De plus en plus de gens ont recours, de leur propre initiative, à ces thérapies complémentaires sans en mesurer les risques. 

En omettant d’en parler à leur médecin, celui-ci n’aura plus une vue d’ensemble pour évaluer l’observance et l’efficacité du traitement allopathique qu’il a mis en place.

Il est donc important que les différents acteurs travaillent main dans la main. Le but étant de soulager le patient et d’avoir des résultats sans qu’il n’y ait de conséquence néfaste pour sa santé.

Ces thérapies complémentaires ne doivent pas venir en remplacement d’une médecine allopathique mais bien en complément si nécessaire !

Et c’est aussi le rôle du pharmacien d’accompagner le patient dans cette approche. Il doit contrôler l’ordonnance (le bon médicament pour le bon patient), les effets secondaires, les allergies ...

Il peut dans ce cadre proposer des produits complémentaires qui sont en vente libre et s’assurer que la prise du produit est compatible avec l’ensemble des traitements du patient. 

Il est donc de la responsabilité du pharmacien de contrôler la bonne qualité du produit mis en vente.

Comment accompagnez-vous les patients dans cette démarche ?

En officine, de plus en plus de patients nous demande de faire des « entretiens pharmaceutiques » pour analyser leurs ordonnances allopathiques.

En effet, lors de pathologies lourdes, plusieurs médecins et spécialistes sont amenés à faire des prescriptions.

Dans ces situations, le pharmacien peut proposer des solutions pour soulager le patient de certains maux et effets secondaires en accord avec le médecin traitant.

Que ce soit dans le cadre de la médecine allopathique, tout comme dans l’homéopathie ou la MTC, il est important que les solutions proposées soient faites de façon équilibrée et bien dosée. Il faut être vigilant à l’iatrogénie des produits.

Un produit mal utilisé, en quantité trop importante ou trop faible, peut nuire à la santé du patient. Il faut également faire attention aux interactions des différents produits.

C’est pour cette raison que les prescriptions doivent être faites en accord avec tous les acteurs de la santé.

De plus en plus de médecins ont recours aux plantes, à la micro nutrition et je pense que le pharmacien peut être un pivot pour relier entre elles ces différentes médecines.

Si la médecine allopathique est la médecine centrale, elle doit pouvoir être accompagnée et soutenue par l’ensemble des thérapies qui peuvent exister.

La Pharmacopée chinoise est encore méconnue en Europe, qui reste méfiante face à certaines plantes peu courantes sur le sol européen et non inscrites dans sa pharmacopée.

En travaillant avec le Laboratoire JZ, un laboratoire français, géré par le Docteur JIANG Yulin, pharmacien diplômé à la fois en France et en Chine, je peux avoir une complète confiance en la qualité des produits commercialisés.

Grace à la standardisation des contrôles effectués au sein de son laboratoire, les attentes de qualité sont très élevées.

Ainsi, leurs plantes sont rigoureusement sélectionnées puis analysées et contrôlées, ce qui permet d’avoir le même suivi que dans l’industrie pharmaceutique.

L’intérêt de collaborer avec un laboratoire de Médecine Traditionnelle Chinoise sur le sol européen est l’assurance d’un juste dosage dans le mélange des plantes et une posologie adaptée sans toxicité pour le patient.

Le Laboratoire JZ met à disposition des pharmacies françaises de l’herboristerie chinoise, normée selon les règles européennes, avec un contrôle qualité et une traçabilité, la maitrise des effets secondaires et des vertus thérapeutiques.

En conclusion, je suis heureux d’avoir eu l’opportunité de faire cette belle rencontre qui ouvre vers des horizons encore mal exploités en Europe.

Pour la MTC, « le corps n’a pas été créé pour tomber malade mais pour s’autoguérir en permanence ». C’est une médecine holistique qui considère que l’Homme et la Nature ne font qu’un. 

C’est une médecine écologiste avant l’heure car elle met en évidence les interférences existantes entre notre environnement et le fonctionnement de notre organisme